Les actus de Ste Emilie du Villefranchois
Proposer le psaume 23 (24) pour la fête de la Toussaint est un choix liturgique d’une grande profondeur théologique. Il se révèle une catéchèse sur la nature même de la sainteté.
En apparence, ce texte nous plonge dans le rituel du Temple de Jérusalem, peut-être lors d’une fête de pèlerinage ou, comme le suggèrent nombre de commentateurs, la procession qui amena l’arche d’alliance à Jérusalem sous le règne de David (voir 2 Samuel 6). Pourtant, en le lisant dans la lumière du Christ et de la communion des saints, ce psaume déploie son sens.
La première strophe pose un cadre universel. En proclamant la souveraineté de YHWH sur « le monde et sa richesse », le psalmiste affirme que le Dieu d’Israël, dont le sanctuaire se trouve à Jérusalem, est le créateur et le maître de tout le cosmos. Cette perspective est essentielle : le pèlerinage vers la « montagne du Seigneur » n’est pas le repli identitaire d’un clan, mais le mouvement de la créature retournant vers son Créateur.
Le fondement du monde sur les « mers » et les « flots » est une image mythique de la victoire de Dieu sur les forces du chaos. Ainsi, se diriger vers le sanctuaire, c’est se placer sous la protection du Dieu qui a ordonné le monde et le maintient dans l’être.
La question de la deuxième strophe « Qui peut gravir la montagne du Seigneur ? » devient la question centrale de la vocation humaine : qui est digne d’entrer dans la communion de Dieu ? Qui sont les saints ? La réponse du psaume déplace radicalement le débat. L’accès au divin n’est pas conditionné par une pureté rituelle, une appartenance ethnique ou une connaissance ésotérique, mais par une disposition éthique et spirituelle qui engage tout l’être.
Les conditions énoncées – « mains innocentes » et « cœur pur » – dessinent le portrait de l’humain réconcilié avec lui-même et avec Dieu. L’intégrité n’est pas une façade ; elle unit l’agir (les mains) et l’être (le cœur). C’est le refus de toute duplicité. La précision « qui ne livre pas son âme aux idoles » est cruciale. Le terme shav (« idole ») désigne ce qui est vain, vide, illusoire.
Les idoles ne sont pas seulement les statues des dieux païens ; elles représentent tout ce qui prétend prendre la place de Dieu et à quoi l’humain risque d’aliéner sa vie : le pouvoir, la richesse, le mensonge, l’ego. Le saint est donc celui qui a unifié sa vie sous le regard du seul Absolu, qui a orienté tout son désir (son « âme ») vers le Dieu véritable.
Cependant, le psaume ne prône pas un stoïcisme moraliste. L’humain juste n’est pas un héros qui s’élèverait par ses propres forces. Il « obtient » bénédiction et justice « de Dieu son Sauveur ». Cette affirmation est capitale : la sainteté est une grâce. C’est Dieu qui justifie, qui rend juste celui qui se tourne vers lui avec un cœur sincère. C’est tout le mystère de la synergie entre la liberté humaine qui choisit le bien et la grâce divine qui la rend possible et féconde.
Enfin, le psaume s’achève par une vision ecclésiale. Le modèle individuel du « juste » s’élargit au « peuple de ceux qui le cherchent ». La sainteté n’est pas une performance isolée, mais une marche collective, l’histoire d’un peuple. Pour la Toussaint, cette « génération » est précisément la « foule immense que nul ne pouvait dénombrer » de l’Apocalypse (7, 9) : la communion des saints.
Ils sont ce « Jacob » spirituel, ce peuple de chercheurs de Dieu qui, à travers les âges, n’ont eu de cesse de gravir la montagne à la rencontre du Dieu vivant. Ce psaume nous invite donc à nous reconnaître dans cette procession : nous sommes, avec tous les saints qui nous ont précédés, ce peuple en marche vers la demeure sainte, fortifiés non par nos mérites, mais par la grâce du Dieu sauveur qui nous rend justes.
Ols-et-Rinhodes
C'est avec une grande tristesse que nous vous annonçons le décès de Monsieur Laurent LE MOINE survenu le vendredi 31 octobre 2025 à Ols-et-Rinhodes.
Les obsèques religieuses seront célébrées samedi 8 novembre 2025 à 15h00 en l’église Saint-Didier d’Ols-et-Rinhodes, suivies de l’inhumation au cimetière d’Ols-et-Rinhodes.
Repos du corps au domicile du vendredi 31 octobre au samedi 8 novembre 2025. Contactez la famille si vous souhaitez vous rendre à ce service funéraire.
Privezac
C'est avec une grande tristesse que nous vous annonçons le décès de Monsieur Guy NESPOULOUS, décédé à Cergy Pontoise, dimanche 2 novembre 2025 à l'âge de 89 ans
Les obsèques religieuses seront célébrées lundi 10 novembre 2025 à 11h00 en l’église Sainte Bernadette de Privezac.
Chambre funéraire Bros, 20 route de la Ramondie, à Lanuéjouls. Tél 05 65 81 94 24. Dépôt de condoléances sur https://www.pf-bros.fr/
C’est avec grande reconnaissance que nous accueillons cette première -Exhortation apostolique du Pape Léon XIV sur l’amour envers les plus pauvres. Au seuil de son pontificat, le Successeur de Pierre nous offre une grande traversée de la Bible, de la Tradition et du Magistère pour mettre en valeur cette centralité de l’attention aux pauvres dans la vie de l’Eglise: «Un phare lumineux qui, à partir de l’Evangile, a éclairé les cœurs et les pas des chrétiens de tous les temps» (n. 103). Cette relecture impressionnante de notre histoire ambitionne bien sûr de stimuler les baptisés d’aujourd’hui: «Nous devons sentir l’urgence d’inviter chacun à entrer dans ce fleuve de lumière et de vie qui jaillit de la reconnaissance du Christ dans le visage des nécessiteux et des souffrants» (n. 103). Depuis le diocèse de Saint-Denis, couvrant le territoire de la Seine-Saint-Denis au nord de Paris, département le plus pauvre de la métropole et parmi les plus peuplés, quelles interpellations entendons-nous dans l’Exhor-tation Dilexi te?
Avant tout, un encouragement à regarder avec respect et souvent grande admiration les plus fragiles de ceux qui vivent avec nous et qui courageusement font face à un quotidien difficile: ceux qui «travaillent du matin au soir (…) même s’ils savent que leurs efforts ne serviront qu’à les faire survivre et jamais à améliorer véritablement leur vie» (n. 14). En quartier populaire, le curé est si souvent impressionné par tant de dignité chez ses paroissiens: ceux qui travaillent en horaires décalés, dans des métiers difficiles, ceux qui multiplient les heures pour élever leurs enfants…
Or, reconnaissons-le, le climat général pourrait nous conduire à porter sur les plus pauvres d’autres regards: parfois la suspicion sur certains qui ne seraient pas vaillants ou seraient profiteurs, parfois l’indifférence. L’Exhortation, reprenant l’insistance du Pape François, nous rend vigilants sur ce point: il «persiste encore — parfois bien masquée — une culture qui rejette les autres sans même s’en rendre compte et qui tolère avec indifférence que des millions de personnes meurent de faim ou survivent dans des conditions indignes de l’être humain» (n. 11).
Si Jésus «se présente au monde non comme le Messie pauvre, mais aussi comme le Messie des pauvres et pour les pauvres» (n. 19), alors l’Eglise doit regarder tout homme comme un frère à soutenir et aimer.
Le Pape décrit plusieurs formes de pauvretés, qui au fil des siècles furent autant de défis pour l’Eglise. En Seine-Saint-Denis, plusieurs de ces fragilités sont au cœur de nos préoccupations et de l’engagement des chrétiens aux côtés d’hommes et de femmes de bonne volonté. Voici peut-être trois lieux d’attention actuels…
Pour ce département le plus jeune de France, où l’âge médian est de 33 ans, les enjeux d’éducation sont primordiaux. Les paroisses accompagnent des jeunes porteurs d’une grande soif de Dieu mais aussi de vraies fragilités et angoisses. Les écoles du diocèse, accueillant une jeunesse majoritairement interculturelle et porteuse de confessions différentes, souvent précaires, ambitionnent d’offrir une éducation personnalisée. Elles veulent hisser chacun vers le haut, selon ce qu’écrit Léon XIV: «L’éducation chrétienne ne forme pas seulement des professionnels, mais des personnes ouvertes au bien, à la beauté et à la vérité». Alors qu’en France, dans le contexte de laïcité, l’enseignement catholique est aujourd’hui fortement questionné sur sa mission, il convient d’entendre ce que dit le Pape: «L’école catholique (…) lors-qu’elle est fidèle à son nom constitue un espace d’inclusion, de formation intégrale et de promotion humaine; en conjuguant foi et culture, elle sème l’avenir, honore l’image de Dieu et construit une société meilleure» (n. 72).
Le souci de l’accueil des migrants est une question incontournable dans ce territoire où beaucoup d’habitants viennent d’autres pays, à une ou plusieurs générations. Avec peut-être 200.000 personnes sans papiers, la Seine-Saint-Denis est le premier département de France en nombre de demandes de titres de séjours. L’Exhortation nous redonne le cap à suivre: «accueillir, protéger, promouvoir et intégrer» (n. 74). Certes, chaque paroisse offre une communauté naturelle d’intégration et de fraternité, mais l’engagement de l’Eglise diocésaine vis-à-vis de tant de migrants mériterait d’être encore renforcé. Car, dans un contexte de grand débat en France sur la question migratoire, les mots de François repris par Léon XIV nous provoquent et invitent à convertir nos regards: «Il s’agit alors de voir, nous d’abord et d’aider ensuite les autres à voir, dans le migrant et dans le réfugié, non pas seulement un problème à affronter, mais un frère et une sœur à accueillir, à respecter et à aimer» (n. 75).
Enfin, depuis la Seine-Saint-Denis, nous sommes sensibles à la parole du Pape au sujet de l’attention portée aux captifs et opprimés, selon l’appel de Jésus: «L’Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu’il m’a consacré par l’onction pour porter la bonne nouvelle aux pauvres, annoncer aux captifs la délivrance» (Lc 4, 18). Car il y a tant de formes de captivités contemporaines au rendez-vous terrible de la vie des plus pauvres… Captifs des addictions qui gangrènent nos quartiers; captifs d’un marchand de sommeil lorsqu’on ne peut se loger dignement; captifs d’un proxénète pour beaucoup de jeunes filles, de plus en plus souvent mineures… Ces esclavages d’aujourd’hui frappent parfois des membres de nos communautés paroissiales et il est difficile pour ces dernières de savoir comment réagir et soutenir. Il nous faudra avoir une vraie inventivité évangélique.
Mais Dilexi te semble nous rappeler avant tout la mission prophétique de l’Eglise. A temps et contre temps, accueillir et prendre soin des plus pauvres, c’est leur signifier que nous appartenons à la même famille: «Ils sont “des nôtres”» (n. 104). C’est se laisser surprendre par eux: puisque le Christ est si proche des fragiles, nous découvrons qu’ils sont souvent «maîtres d’Evangile. Il ne s’agit pas de leur apporter Dieu, mais de le rencontrer en eux» (n. 79). Ensemble, nous formons donc l’Eglise et côte à côte nous cherchons Dieu... Alors qu’avec raison, les diocèses choisissent des chemins de nouvelle évangélisation, le Pape nous rappelle que l’annonce de l’Evangile «est crédible seulement lorsqu’elle se traduit en gestes de proximité et d’accueil» (n. 75). Entre «charité» et «mission», nous ne pouvons choisir et donc nous gardons tout, car l’amour des pauvres «est la garantie évangélique d’une Eglise fidèle au cœur de Dieu» (n. 103).
En l'espace de deux mois et demi, j'ai perdu mon père, puis mon mari. Il n'avait que 63 ans. La prière, mes enfants, ma famille, ma paroisse de Monaco et mes amis m'ont permis de ne pas sombrer.
Quelques jours après les obsèques de mon mari, en janvier 2022, un couple d'amis m'a accompagnée au cimetière. À Monaco, l'espace manque : les tombes peuvent être superposées. Au pied de la colonne de casiers funéraires où repose mon mari, devant la tombe du bas, récemment cimentée, était posé un petit cœur blanc en céramique portant ces mots : «Our Baby Boy» («Notre petit garçon»).
Une certitude apaisante m'a traversée : «Mon amour s'est envolé vers le Ciel avec ce bébé.» Un peu plus tard, une plaque de marbre avec la photo d'un tout-petit dormant dans son berceau et son nom, Alexander John, a été fixée sur le casier.
Un jour de l'été suivant, revenant au cimetière, j'ai remarqué de loin une jeune femme assise par terre, le regard fixant la tombe de l'enfant. Mon cœur s'est mis à battre très fort. M'approchant, je lui ai dit, en anglais : «Oh ! Vous êtes la mère d'Alexander John, je suis sûre que mon mari, Maurice, veille sur lui. Ils sont ensemble.»
Un deuxième petit cœur blanc avait été posé à côté du premier devant la tombe réouverte, avec cette inscription : «Our Baby Girl». Était-il possible que cette maman ait perdu un deuxième bébé, une fille cette fois ? J'en étais bouleversée. La plaque funéraire porte désormais une deuxième photo de bébé, celle de la petite sœur.
Un an après, le 24 décembre 2023, je ressentais intensément la joie d'être devenue peu de temps avant grand-mère d'une adorable petite-fille. Je me rendis au cimetière. Oh, surprise ! Une enveloppe collée à côté de la photo de mon mari contenait un gentil mot des parents des parents des bébés : ils me souhaitaient un joyeux Noël et affirmaient que mon mari et leurs enfants étaient heureux réunis au Ciel. Ce fut mon plus beau cadeau : nous sommes deux familles connectées dans le Ciel. Quelle grâce, vraiment ! J'ai ressenti la vraie joie de Dieu.
Ma vie a complètement changé. Mon mari me manque terriblement. J'ai plus de temps pour observer les gens et les choses. Je vois dans le quotidien quantité de petites lumières que je ne repérais pas. J'écoute mieux. Chaque matin, je trouve dans la méditation de l’Évangile du jour l'élan pour ma journée.
Le centenaire de l’encyclique de Pie XI Quas primas, instaurant la fête du Christ-Roi, ne nous renvoie pas seulement à nos préoccupations les plus actuelles, il s’inscrit dans l’histoire bi–millénaire du christianisme. Ne serait-ce qu’en vertu de la tension permanente qui existe entre les réalités d’ici-bas et l’espérance d’un monde renouvelé par la grâce. Qu’on le veuille ou pas, la distinction de saint Augustin s’impose aujourd’hui plus que jamais : « Deux amours ont donc bâti deux cités : celle de la terre par l’amour de soi jusqu’au mépris de Dieu, celle du Ciel par l’amour de Dieu jusqu’au mépris de soi. » La royauté du Christ célébrée par Pie XI s’identifie à ce règne du Ciel par rapport auquel se mesurent les défaillances de la cité d’ici-bas, d’autant qu’elles s’identifient au mépris de Dieu.
Sans doute l’évêque d’Hippone pousse-t-il le paradoxe à l’extrême, à tel point que l’on pourrait penser que la cité terrestre est forcément marquée par un mal intrinsèque qui la condamne. La lecture explicite de son immense traité La Cité de Dieu oblige à prendre une vue plus réaliste de l’histoire. Notamment l’histoire qui fut la sienne. Rome est une réalité politique, nécessaire en son ordre, ordre contingent qui implique la perspective de sa propre disparition. Le chrétien ne peut que tenir compte de cette insertion historique. La question est de savoir si Rome est capable « du meilleur ou de l’exécrable ». L’éclairage de l’Évangile permet l’appréciation en termes de perfection.
Est-ce à dire qu’il implique une forme de régime particulier ? Le Moyen Âge a cru reconnaître dans la cité de Dieu le projet d’une sorte de gouvernement théocratique, ce qui n’était nullement dans l’intention de l’auteur. Une telle forme de pouvoir n’est pas indemne des défauts inhérents à la faiblesse humaine. Même si un certain idéal de chrétienté peut correspondre à plus de sens du bien commun et de respect de la morale naturelle, il reste marqué d’imperfections.
Autant dire que le règne du Christ-Roi s’identifie à cette cité du Ciel toujours en espérance. Il conduit à relativiser toute forme de gouvernement et d’organisation sociale, y compris notre démocratie actuelle, en dépit des qualités qu’on lui reconnaît.
Lorsque cette démocratie aboutit à une législation qui autorise l’euthanasie, on constate qu’elle se rapproche de ce qu’Augustin envisageait de pire. Par ailleurs, un certain culte de la laïcité, dénoncé explicitement par Pie XI, interroge dès lors qu’il signifie une fermeture totale par rapport à notre vocation surnaturelle. Autant il est nécessaire de parler comme Pie XII d’une juste laïcité de l’État, impliquant la distinction entre autorité religieuse et autorité politique, autant le refus d’envisager les questions anthropologiques dans leur dimension supérieure relève des plus graves dangers.
Ce n’est pas pour rien qu’une certaine culture a réhabilité aux États-Unis l’augustinisme, tel qu’il s’articule dans La Cité de Dieu. C’est qu’une crise existentielle, civilisationnelle, s’est emparée de nos nations occidentales. C’est bien pourquoi le centenaire de l’encyclique Quas primas est bienvenu pour réfléchir à cette tension entre les deux cités. La royauté du Christ la rend évidente pour mieux nous inviter à retrouver le sens des hiérarchies nécessaires.
Homélie pour la messe du mardi 4 novembre 2025, en la mémoire de saint Charles Borromée, prononcée par Mgr Jean-Marc Aveline, archevêque de Marseille, devant ses frères évêques rassemblés pour la 96ᵉ Assemblée plénière des évêques de France à Lourdes.
Hier après-midi, après avoir traversé un banc de nuages bas égarés aux alentours de Toulouse, le soleil est soudain revenu, resplendissant, alors même que l’autoroute, en s’élevant sur le plateau du Lannemezan, dégageait l’horizon jusqu’aux Pyrénées majestueuses. Et sur le plateau, une multitude d’arbres et de buissons, tous en parures d’automne, semblaient rivaliser de toutes leurs couleurs vives, le jaune pour les uns, le rouge pour les autres, l’orange pour d’autres encore, dans un spectacle tout feu tout flammes, offert gratuitement aux yeux éblouis des automobilistes redevenus des promeneurs !
C’est un peu comme la Toussaint, me disais-je tout en conduisant, encore sur le coup de la grande fête de l’avant-veille ! Ces arbres, ces arbustes, ces petits buissons de rien du tout, personne ne les remarquait tout au long de l’été. Ils arboraient discrètement leur ton de vert, passant inaperçus le long des sentiers de la vie, tout comme les saints « de la porte d’à côté », qu’aimait à évoquer le pape François ! Mais la grâce de Dieu, qui garde souvent le meilleur pour la fin, est capable de révéler par une lueur d’automne la splendeur de tant d’existences apparemment ternes et effacées, celles qui, souvent, connaissent d’expérience les combats de la vie, celles qui n’ont pas « le goût des grandeurs », mais se laissent « attirer par ce qui est humble ».
Saint Charles Borromée, dont la liturgie de l’Église catholique romaine nous invite à faire mémoire aujourd’hui, n’avait pas connu, dans sa jeunesse, ces combats de la vie. Le rouge éclatant de la pourpre cardinalice qu’il revêtit à 22 ans, simplement parce qu’il était le neveu du nouveau Pape Pie IV, n’avait rien d’une couleur naturelle, que la ronde des saisons aurait lentement patinée. Mais à la mort de son père puis de son grand frère Frédéric, lorsque sa famille voulut le retirer des salons romains et faire de lui le gérant avisé de leur grande fortune, il refusa et choisit de s’engager sur le chemin plus austère, mais, à ses yeux, plus passionnant, du ministère presbytéral. Devenu archevêque de Milan et l’un des acteurs principaux de la mise en œuvre des réformes impulsées par le concile de Trente, il sut laisser le soleil de l’Esprit revêtir patiemment les labeurs et les douleurs de son ministère, des couleurs vives de la sainteté. Il apprit à mettre en œuvre, très concrètement, les conseils que saint Paul avait donnés aux chrétiens de Rome : « Partagez avec les fidèles qui sont dans le besoin, pratiquez l’hospitalité avec empressement. Bénissez ceux qui vous persécutent : souhaitez-leur du bien et non pas du mal. Soyez joyeux avec ceux qui sont dans la joie ; pleurez avec ceux qui pleurent. Soyez bien d’accord les uns avec les autres. »
« Soyez bien d’accord les uns avec les autres ! » En vous écoutant ce matin, Sainteté, avec mes frères évêques, j’ai perçu combien le souci de l’unité habitait votre cœur de pasteur, une unité non pas de façade, mais de profondeur. Deux fois, cette année, j’ai eu la grâce de venir prier avec vous au Phanar : d’abord en janvier avec les prêtres et les évêques de la province ecclésiastique de Marseille, lors de notre pèlerinage provincial à Nicée ; puis en juillet, lorsque vous avez bien voulu accueillir les jeunes Méditerranéens du Bel Espoir, ce navire-école pour la paix que le pape Léon a honoré de sa visite lorsque le bateau a fait escale à Ostie, un port très cher au cœur du Pape, à cause de Monique et d’Augustin ! En vous voyant prier au Phanar, j’ai été saisi par le contraste entre l’immense responsabilité qui est la vôtre auprès de tout le monde de l’Orthodoxie, et la simplicité accessible d’un homme qui, comme le chantait tout à l’heure le psalmiste, n’a pas « le cœur fier ni le regard ambitieux », un homme qui accomplit sa tâche en s’efforçant de tenir son âme « égale et silencieuse », « comme un petit enfant contre sa mère », la Theotokos, la Toute Sainte ! Saint Charles Borromée conseillait très justement : « Tu ne pourras pas soigner l’âme des autres si tu laisses la tienne dépérir. À la fin, tu ne feras plus rien, pas même pour les autres. Tu dois avoir du temps pour toi pour être avec Dieu. »
Ce matin à Lourdes, frères et sœurs, nous sommes rassemblés tout près de cette grotte où la Theotokos révéla à « l’ingénue et heureusement têtue Bernadette Soubirous », comme le Patriarche la décrivait tout à l’heure, la tendresse de Dieu pour les pauvres, son aversion pour le péché et sa miséricorde pour les pécheurs, la puissance de son Esprit et la nécessité de notre prière. En ce lieu béni, nous voudrions demander ensemble au Seigneur, avec vous, Toute Sainteté, la grâce de la communion, afin que, dépassant les divisions héritées des maladies de l’histoire, nous puissions « être un » (Jn 17, 21), nous abreuvant à la vie divine qui est communion. Vous nous rappeliez tout à l’heure l’encouragement répété du Patriarche œcuménique Athénagoras : « L’union viendra, ce sera un miracle, un nouveau miracle dans l’histoire. Quand ? Nous devons nous y préparer. Car un miracle est comme Dieu : toujours imminent. »
Il me semble que la parabole de l’Évangile d’aujourd’hui nous met sur la voie : l’imminence de Dieu nous presse d’aller chercher les pauvres, les estropiés, les aveugles et les boiteux, plutôt que ceux qui, non contents d’être invités, s’empressent de trouver des excuses pour décliner l’invitation en faisant valoir leurs propres intérêts. C’est l’image de Lourdes, frères et sœurs, ce lieu où les personnes souffrantes et les plus petits nous montrent le chemin de l’espérance. C’est le sens profond de l’appel que les représentants des cultes en France viennent de lancer à l’occasion de la COP 30, conscients de la gravité de la situation écologique et de l’urgence d’actions concrètes en faveur du respect de la Création ou de la nature, et de l’écoute du cri des pauvres, car ils sont les premières victimes des effets du dérèglement climatique.
Parfois, dans les forêts d’automne, ce sont les tout petits buissons qui donnent les couleurs les plus éclatantes. « Regardez bien – écrivait saint Paul aux chrétiens de Corinthe : ce qu’il y a de fou dans le monde […], ce qu’il y a de faible […], ce qui est d’origine modeste, méprisé dans le monde, ce qui n’est pas, voilà ce que Dieu a choisi pour réduire à rien ce qui est ; ainsi, aucun être de chair ne pourra s’enorgueillir devant Dieu » (I Co 1, 26-29). Lourdes en est la preuve et le signe ! Que votre deuxième visite en ce lieu, Sainteté, après celle effectuée il y a trente ans, en 1995, nous stimule pour demander ensemble au Seigneur, par l’intercession de la Vierge Marie, d’écouter la prière des plus petits et d’offrir au monde entier le don « imminent » de « la pleine communion de foi, de concorde fraternelle et de vie sacramentelle qui exista entre nos Églises au cours du premier millénaire. » Alors, déployant toutes les harmoniques colorées d’un échange de dons en provenance de l’éternel buisson ardent de la Révélation, la vive flamme de l’amour fraternel fera flamboyer le monde plus encore qu’un soleil d’automne dans les forêts des Pyrénées !
Amen !
+ Jean-Marc Aveline
Archevêque de Marseille
Président de la Conférence des évêques de France
Villefranche, vendredi 31 octobre 2025
Bonjour à toutes et à tous,
Dans son édito paru dans Eglise en Rouergue, notre père évêque affirme : « De nombreux laïcs se sont formés pour accueillir et accompagner les familles et aussi pour guider les funérailles. » Mgr Meyer remercie les nombreux laïcs formés pour accueillir et accompagner les familles et aussi pour guider les funérailles. Le prochain magazine Église en Rouergue donnera plus d’infos. A lire ci-dessus.
La formation « Avec les ados et les jeunes » aura lieu vendredi 14 novembre de 14h00 à 17h00 en visioconférence depuis la Maison diocésaine Saint-Pierre. Deux journées en partenariat avec l'Institut d'études religieuses et pastorales de Toulouse. Plus d’infos ci-dessus.
Dans l'ouest Aveyron, vous serez invités à une soirée pour découvrir la première exhortation apostolique du pape Léon XIV « Dilexi te » le lundi 3 novembre 2025 de 19h00 à 20h30, depuis la maison Saint-Pierre à Rodez et en visio dans différentes paroisses. Affiche détaillée ci-dessus.
La brochure « Sessions – Formations – Propositions 2025-2026 », riche de 47 pages, est consultable ci-dessus.
En page Laudato Si', Jacques Scotti vous propose de délicieuses recettes de circonstance en ce temps de Toussaint, avec du caviar d’aubergine, mais aussi des gâteaux. Bon appétit !
Dans la presse chrétienne : Découvrir la parole de Léon XIV, du cardinal au pape ** Beaucoup plus qu’une goutte d’eau ** Que commémore-t-on le jour de prière des défunts ? ** Jugement, Purgatoire… que se passe-t-il après la mort ? ** Le Pape Léon XIV appelle à une Église humble et fraternelle ** Ré-apprivoiser la mort.
Sur l’agenda, en bas de page :
Samedi 8 novembre 10h00 : Journée de formation Théophile 2/5, Maison diocésaine Saint-Pierre à Rodez.
Dimanche 9 novembre 10h30 : Accueil des nouveaux arrivants au cours de la messe, suivie d’un repas partagé à la Maison Paroissiale.
Samedi 15 novembre 20h00 : 9ème journée mondiale des pauvres avec célébration chapelle Sainte Barbe et dimanche 16 novembre, la messe en la Collégiale Notre-Dame, avec Secours Catholique Caritas France.
Samedi 22 et dimanche 23 novembre : Prière pour les vocations - Récollection à l’abbaye de Bonneval. Plus d’infos sdvocations@rodez-catholique.fr
Samedi 22 novembre : journée diocésaine de la jeunesse à Bozouls. Cliquez ici pour en savoir plus : https://rodez.catholique.fr/jdj
Que Dieu nous protège,
L’équipe éditoriale de la paroisse Ste-Emilie
Elle aura lieu vendredi 14 novembre de 14h00 à 17h00 en visioconférence depuis la Maison diocésaine Saint-Pierre.
Deux journées en partenariat avec l'Institut d'études religieuses et pastorales de Toulouse pour :
Aborder les principes fondamentaux de l'animation de groupe, en mettant l'accent sur la dynamique collective, les règles de vie et la gestion de l'autorité.
Explorer le rôle de l'animateur comme garant du cadre et facilitateur de la parole.
Intervenantes : Isabelle Bienvenu et Fernanda Marti.
Public : toute personne investie dans un service auprès des adolescents du diocèse (prêtres, diacres, laïcs). Participation aux frais : 118,80 €
La prochaine journée aura lieu le 20 mars 2026 de 9h30 à 17h00, à l'Institut catholique de Toulouse. > Contact et inscriptions: sdpastoado@rodez-catholique.fr
Samedi 8 novembre 2025 à 10h00 : Journée de formation Théophile 2/5 Maison diocésaine Saint-Pierre à Rodez
dimanche 9 novembre * Accueil des nouveaux arrivants au cours de la messe de 10h30, suivie d’un repas partagé à la Maison Paroissiale.
Samedi 15 novembre à 20h00 * 9ème journée mondiale des pauvres avec célébration chapelle Sainte Barbe et dimanche 16 novembre, la messe en la Collégiale Notre-Dame, avec Secours Catholique Caritas France.
Dimanche 16 novembre 2025 * Salle paroissiale du Tricot * Repas « méditerranéen », offert par la paroisse et chansons françaises. Voir affiche ci-dessus.
Du samedi 15 novembre 2025 au dimanche 16 novembre 2025, Pèlerinage à Notre-Dame de Paris avec la Ligue Auvergnate Clic pour programme * C'est complet !
Samedi 22 novembre : journée diocésaine de la jeunesse à Bozouls. Cliquez ici pour en savoir plus
Samedi 29 novembre 2025 à 9h30 : Halte spirituelle au sanctuaire de Ceignac * Sanctuaire de Ceignac - Abri des pèlerins à Ceignac. Infos et inscriptions : sanctuaire.ceignac@rodez-catholique.fr 05 65 71 40 49
Samedi 13 décembre 2025 à 10h00 Journée de formation Théophile 3/5 * Maison diocésaine Saint-Pierre à Rodez
Samedi 17 janvier 2026 à 9h30 : Halte spirituelle au sanctuaire de Ceignac * Sanctuaire de Ceignac - Abri des pèlerins à Ceignac
Samedi 7 février 2026 à 10h00 : Journée de formation Théophile 4/5 * Maison diocésaine Saint-Pierre à Rodez
Samedi 14 mars 2026 à 10h00 : Journée de formation Théophile 5/5 * Maison diocésaine Saint-Pierre à Rodez