Les actus de Ste Emilie du Villefranchois
« Servir, porter des projets, contribuer au bien commun ».
« Chers Aveyronnais d'ici et d'ailleurs, avec tous les chrétiens de notre beau département, je vous souhaite de joyeuses fêtes de fin d'année.
Les décorations et la musique qui enchantent nos mes, les crèches simples ou monumentales qui fleurissent ici où là : tout cela nous rappelle combien la paix et la fraternité sont de précieux trésors. Notre pays traverse une période d'incertitude politique qui accroît les fragilités sociales. La situation internationale nous préoccupe également, avec des violences de plus en plus aveugles, qui sèment la désolation et alimentent la haine...
Pour notre vie locale, l'année qui vient sera un moment important d'engagement et de responsabilité politique. Notre contribution à la paix commence souvent par là : servir, porter des projets, contribuer au bien commun. Cette ambition est bonne et il est bon de la soutenir.
Je pense aux agriculteurs qui lancent un cri d'alarme et de souffrance pour un secteur essentiel à notre département ; je pense à nos entreprises fragilisées, aux familles en difficulté. Des réformes structurelles sont nécessaires pour préserver la qualité de vie et de travail des uns et des autres. Mais on peut se réjouir que des associations se mobilisent pour aider ceux d'entre nous qui ont du mal à joindre les deux bouts. Nous le savons : rien ne remplace un sourire, une parole aimable, du temps que l'on donne pour écouter, un coup de pouce matériel pour accompagner, encourager...
Les fêtes nous donnent l'occasion d'aller les uns vers les autres, avec une attention particulière pour les personnes seules et les personnes malades. C'est cela aussi la magie de Noël : découvrir ou redécouvrir une qualité de présence qui nous révèle la secrète espérance de nos fragiles existences.
On peut organiser des fêtes : on n'organise pas la joie, qui arrive toujours comme un don gratuit, comme un enfant attendu depuis longtemps... À tous et à chacun, je souhaite une bonne année 2026. »
« Le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir ». Mt 20,28
Noël… Comment en saisir tout son sens ? Comment accueillir cette « Bonne Nouvelle » de la Naissance du Sauveur, en cette fin d’année jubilaire ? Laissons-nous saisir et laissons raisonner en nous les Paroles de l’Ecriture :
« Aujourd’hui, dans la ville de David, vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur » (Lc 2,11).
Noël, c’est Dieu qui se fait homme, qui s’approche de chacune et de chacun, des plus pauvres, des plus petits et des plus blessés par la vie. Dans un monde marqué par les conflits et les divisions, Il apporte un message de paix et d’espérance. « Amour et vérité se rencontrent, justice et paix s’embrassent ». Ps 84, 11
Noël, c’est la fête de l’espérance, de la joie, et de la lumière ! Jésus est venu « pour que les hommes aient la vie, la vie en abondance » Jn 10,10.
Noël, c’est la Paix et la lumière ! Le prophète Isaïe proclame : « Voici que la vierge est enceinte, elle enfantera un fils, qu’elle appellera Emmanuel (c’est-à-dire : Dieu-avec-nous) » Is 7, 14. « Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière. … Oui, un enfant nous est né, un fils nous a été donné !... Son nom est proclamé : « Conseiller-merveilleux, Dieu-Fort, Père-à-jamais, Prince-de-la-Paix » Is 9, 1 et Is 9, 5.
« Voici le signe qui vous est donné : vous trouverez un nouveau-né, emmailloté et couché dans une mangeoire » Lc 2, 12. Dieu se fait proche et vulnérable. C’est dans la fragilité d’un enfant dépendant qu’Il se donne, pour que nous prenions avec Lui, la responsabilité d’un avenir à construire, pour que nous apprenions à aimer comme Il a aimé. Dieu se fait tendresse pour désarmer la violence et la haine. En Lui, nous reconnaissons l’immense dignité de tout homme et toute femme, image de Dieu.
Le jour de Noël, nous entrerons dans l’immensité du Mystère de l’Incarnation. Dans ce bébé, nous reconnaissons Jésus Christ, pleinement Homme et pleinement Dieu. « Au commencement était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu ». Jn 1, 1. « En lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes ». Jn 1, 4. « A tous ceux qui l’ont reçu, il a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu » Jn 1, 12. « Et le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous ». Jn 1, 14
Accueillons dans nos cœurs, cette vraie lumière. Il veut habiter la mangeoire de notre cœur aujourd’hui et demain, pour changer nos vies et changer le monde par Amour.
« Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes qu’Il aime » Lc 2, 14
Joyeux Noël à toutes et à tous et meilleurs vœux pour 2026 !
« Aujourd’hui vous est né un sauveur… Gloire à Dieu au plus Haut des cieux et Paix aux hommes qu’il aime »
"Chaque année, à l’occasion des fêtes de Noël, il est de coutume de se rassembler en famille ou entre amis, pour fêter Noël. Un moment nous est donné pour prendre le temps et se retrouver pour retisser les liens avec les enfants et amis à l’occasion de ces fêtes. Se redire ce que nous avons vécu dans l’année et passer un bon moment de fraternité entre nous.
Pour d’autres, il est peut-être aussi plus douloureux, perte d’un être cher dans l’année, solitude parce que les amis ou la famille sont ailleurs.
Pour d’autres encore un moment vécu avec des inquiétudes. Elles sont nombreuses en ce moment : La guerre en Ukraine qui dure, les inquiétudes légitimes de nos agriculteurs, spécialement ceux dont les troupeaux sont touchés par la maladie de la dermatose nodulaire.
Autant de situations et j’en oublie qui font que l’on aborde cette période différemment avec ce que l’on a vécu.
Néanmoins le message de Noël adressé à tous, depuis plus de 2000 ans reste le même. Un message proclamé par des anges qui annonce à des bergers qui gardent leurs troupeaux "Aujourd’hui vous est né un sauveur… Gloire à Dieu au plus Haut des cieux et Paix aux hommes qu’il aime"
À tous ceux qui s’approcheront de l’enfant, comme l’on fait les bergers, au cours d’une célébration, ou bien à la crèche disposée à la collégiale ou dans l’église de notre village, ou dans la crèche de notre maison et qui regardent avec tendresse et émerveillement cet enfant nouveau-né, est donnée à ceux qui l’espèrent cette Paix.
Qu’à l’approche de cette fête, je formule le souhait de tout mon cœur que cette Paix puisse irriguer toutes les personnes de ce territoire afin qu’un monde plus apaisé puisse être possible pour chacun et chacune d’entre vous.
Bon et Joyeux Noël à tous !
Bientôt Noël ! Un peu de repos bien mérité pour les bénévoles qui vous accueillent au quotidien.
Donc l'accueil de la paroisse Sainte-Emilie de Rodat, place Antoine de Morlhon, sera fermé du jeudi 25 décembre 2025 au samedi 3 janvier 2026.
Qu'on se le dise !
Depuis huit siècles et son invention par saint François d’Assise, la crèche a progressivement gagné l’espace public, puis les foyers.
Au commencement, il y a saint François d’Assise. « Le récit de la crèche de Greccio de saint François d’Assise n’appartient pas à la légende mais à l’histoire » rappelle Pierre Ripert (Des origines de la crèche provençale et des santons populaires, éd. Paul Tacussel, 1956)… Saint François, avait obtenu du Souverain pontife en 1223 d’aller célébrer Noël dans la ville de Greccio et « de convoquer ses frères et les populations d’alentour et de donner à cette fête un éclat inaccoutumé ». Sur place, un autel dressé en plein air, une crèche, un bœuf et un âne, dans une reproduction de l’étable de Bethléem. À la messe, saint François – qui ne fut jamais ordonné prêtre – remplit l’office du diacre et chanta l’Évangile avant de prêcher. La tradition rapporte qu’un miracle s’accomplit durant la messe : l’assemblée vit, dans la crèche, un véritable nouveau-né, que saint François prit dans ses bras.
C’est après le concile de Trente et dans le mouvement de la Contre-Réforme que la crèche, qui depuis saint François était une crèche d’église, devint une crèche publique puis une crèche familiale. La période baroque qui suit la Contre-Réforme, sous l’impulsion des Jésuites et des Théatins – membres de l’Ordre des clercs réguliers fondé par saint Gaétan de Thiène –, fit de la Nativité un culte particulier. Ce mouvement eut beaucoup de succès en Italie et en Espagne, mais moins en France, où une certaine austérité désapprouvait « ces folies espagnoles et italiennes » qui faisaient rentrer dans les chapelles un peuple profane. Le mouvement gagna par la Provence et particulièrement par Marseille, où les évêques se montrèrent tolérants à l’égard de ces représentations qui étaient religieuses en même temps que régionalistes.
Les crèches étaient composées de petites figurines, sculptures habillées ou petits mannequins de fer et de bois dont seules la tête et les mains étaient sculptées. Cette représentation était assez coûteuse et les crèches publiques qui la présentaient étaient comme des spectacles auxquels on pouvait assister moyennant une petite redevance. C’est l’apparition des santons en glaise qui permit de les transformer en crèches privées ou crèches familiales. Les crèches publiques sont dans de nombreuses villes mais à partir de 1792 la crèche est remplacée par la prise de la Bastille et jusqu’au Consulat elles disparaissent.
Photo : L’Institution de la Crèche à Greccio, 1295, Giotto, Assise, Italie.
Comme la persécution s’étend aussi aux églises, la crèche se réfugie chez les particuliers et on voit le développement des crèches familiales. Les crèches publiques réapparaîtront avec le Concordat, puis sous la Restauration, mais sans diminuer l’essor des crèches familiales. Les persécutions de 1905, consécutives aux lois de séparation des Églises et de l’État renforceront encore le développement des crèches familiales qui ne se limitera plus à Marseille et à la Provence mais s’étendra dans tout le pays. On y voit figurer de plus en plus des activités profanes et contemporaines, sur le thème constant des Noëls provençaux où c’est toute la population qui va jusqu’à la crèche.
Aujourd’hui les trois mouvements – crèche d’église, crèche publique et crèche familiale – se fondent dans une même popularité de la crèche souhaitée et célébrée par tous les Français. Une petite minorité cependant cherche par des moyens juridiques ou administratifs, issus de la loi de 1905, à restreindre le nombre des crèches publiques, sans pouvoir s’opposer aux crèches d’église ni aux crèches familiales. Malgré ces tentatives d’obstruction, la crèche publique s’installe dans de nombreuses régions. L’engouement pour les crèches, qui fut populaire dès le début, a gardé ce caractère.
En prélude à la fête de Noël de Veuzac, s’est tenu le vendredi 12 décembre le concert de l’option chorale de l’établissement Saint-Joseph de Villefranche-de-Rouergue.
L’église, trop exiguë, n’a pas suffi à accueillir le public venu nombreux pour écouter les choristes, dirigés par Paul-Henri Mériau, également carillonneur. Le concert a ainsi été ponctué de morceaux de carillon, apportant une dimension originale à la prestation.
À plusieurs reprises, les choristes ont également été accompagnés par P.P.N., l’orchestre en devenir de Saint-Joseph. Les retours, unanimement très positifs, tant sur la qualité de l’ensemble que sur les solos particulièrement remarqués, encouragent la poursuite de ces initiatives musicales hors des sentiers battus. La prochaine rencontre est d’ores et déjà annoncée pour le jeudi 11 juin, au théâtre des Bastides.
photo : L’option chorale de l’établissement Saint-Joseph.
L'Avent, crèche en la collégiale Notre-Dame
Que sait-on de Jésus ? Qu’en disent les auteurs antiques ? Quel crédit accorder aux Évangiles ? Que nous apprennent les reliques ? Dans cette étude inédite, Jean-Christian Petitfils passe au crible de la méthode historique tout ce que ces sources nous disent de Jésus. Sans prétendre tout expliquer.
par Jean-Christian Petitfils
Il se trouve encore des intellectuels, certes minoritaires mais pas toujours marginaux, pour soutenir que Jésus n’a jamais existé : non pas le Christ mais l’homme lui-même ! Tout ne serait qu’invention, les Évangiles résumant seulement les idées prêtées par les chrétiens à un personnage de fiction. Cette thèse, dite « mythiste », a surgi à l’époque des Lumières, forgée par des Français proches des Encyclopédistes. Elle a fait un détour par l’Allemagne, avant de revenir chez nous au XXe siècle, défendue notamment par Prosper Alfaric (1876-1959). Bien qu’elle ait été réfutée, certains, comme le philosophe Michel Onfray – souvent mieux inspiré – n’hésitent pas à la reprendre aujourd’hui (cf. France Catholique n°3835 du 24 novembre 2023). Puisqu’il le faut, l’historien Jean-Christian Petitfils démonte encore une fois cette thèse intenable, dans l’article que nous publions, avec la rigueur du grand historien qui se fonde uniquement sur les faits.
Une certitude: Jésus n'est pas né le 25décembre de l'an 1, mais probablement en l'an 7 avant notre ère. Selon Matthieu et Luc, il vit le jour au temps du roi Hérode le Grand. Or, celui-ci mourut vraisemblablement en - 4.
Si l'on se réfère à l'épisode de l'étoile de Bethléem raconté par Matthieu, le calcul astronomique moderne a permis de constater que, cette année-là, une conjonction très rare des planètes Jupiter et Saturne était intervenue à trois reprises dans la constellation des Poissons. Des tablettes cunéiformes, découvertes à Sippar en Mésopotamie, l'avaient déjà noté. C'était le signe pour les Juifs de la venue du Messie: Jupiter représentait la royauté, Saturne le peuple d'Israël et les Poissons, la Palestine. Ce phénomène expliquerait pourquoi l'évangéliste Matthieu parle d'une étoile qui apparaît et disparaît. Le rapprochement avec l'étoile des mages est troublant. Benoît XVI dans son livre sur L'Enfonce de Jésus l'admet d'ailleurs comme hypothèse.
L'historien ne peut se prononcer sur la naissance virginale de Jésus. On a longtemps pensé que le vœu de virginité de Marie était incompatible avec la mentalité juive jusqu'au jour où l'on a trouvé dans un manuscrit du 1er siècle avant notre ère, le rouleau dit du Temple, un texte parlant de vierges consacrées dans le cadre du mariage, qui reprenait une antique prescription du livre des Nombres: «Si une femme mariée prononce un tel vœu sans que son mari le sache, il peut déclarer ce vœu nul. Si toutefois il est d'accord avec une telle mesure, les deux sont dans l'obligation de le garder. » Cela permet de comprendre la surprise de Marie, vierge consacrée, à l'annonce de l'ange Gabriel, et celle de Joseph qui avait songé à la répudier en secret [pour s'effacer devant Dieu, NDLR].
Jésus était un Nazaréen ou Nazaréen, membre de ce petit clan de Juifs pieux revenus de Mésopotamie, qui prétendaient descendre du roi David. Ce clan attendait la naissance du Messie en son sein et avait fondé en Galilée le village de Nazara ou Nazareth (de netzer, le «surgeon », autrement dit le rejeton de Jessé, père de David). Marie faisait partie de ce groupe qui, selon Julius Africanus (2ème- 3ème siècles), gardait soigneusement ses généalogies. Jésus était sans doute considéré comme cet héritier royal.
Il n'y a pas de raison non plus de douter de sa naissance à Bethléem de Judée, la «ville de David» (en réalité un petit village), même si le recensement de Quirinius, dont parle saint Luc pour justifier le déplacement de Marie enceinte, pose quelques difficultés aux historiens.
Peut-être s'agit-il d'un recensement antérieur à celui, bien connu, de l'an 6 de notre ère, comme certains textes semblent le suggérer?
Quant à l'épisode du «massacre des Innocents», qui aurait été ordonné par Hérode le Grand pour éliminer le Messie enfant, relaté par Matthieu, il n'a rien d'impossible historiquement. La suppression d'une dizaine ou d'une quinzaine de nourrissons de Bethléem n'aurait été qu'un infime épisode dans la multitude des crimes d'Hérode le Grand, tyran sanguinaire et paranoïaque.
Lorsqu'en l'an 30 il se fit baptiser par Jean, Jésus était un Juif pieux, immergé dans la foi d'Israël, enraciné dans le monde culturel de son temps. N'en faisons pas un être céleste mystérieusement tombé sur notre planète, ayant revêtu une humanité abstraite, hors de son milieu; pas plus qu'un gourou guérisseur dispensant un enseignement ésotérique, comme le présentent certains évangiles apocryphes tardifs, marqués par la gnose.
Aussitôt après son baptême, il devint un rabbi - un maître enseignant -, mais un rabbi singulier, unique, ne se rattachant à aucune des écoles religieuses juives de son temps. Faire de lui un essénien est une thèse éculée, balayée par la découverte des manuscrits de la mer Morte. Au sein du judaïsme du 1er siècle, cette secte se situait aux antipodes de son enseignement (repli identitaire, haine des ennemis...). Ce ne fut pas non plus un zélote cherchant à soulever ses compatriotes contre l'occupant romain. «Qui brandit le glaive périra par le glaive!» dira-t-il à Pierre.
Comme Jean le Baptiste, qui avait annoncé la venue d'un maître beaucoup plus grand que lui, il attirait des foules de petites gens et se constituait un groupe permanent de disciples qui le suivaient dans ses déplacements en Galilée ou à Jérusalem. Pas seulement les Douze, mais plusieurs dizaines, voire des centaines de personnes, hommes ou femmes. Le plus souvent, il était hébergé chez deux des leurs, Simon-Pierre et André, pêcheurs à Capharnaüm, sur le lac de Tibériade où les fondations de leur maison ont été retrouvées en 1968.
Il allait plus loin que les rabbis pharisiens qui, à l'image de Hillel l'Ancien, enseignaient l'amour fraternel et le partage: il prônait l'amour des ennemis. Par son message, il annonçait l'accomplissement de la Loi mais aussi son dépassement. À la Samaritaine, venue tirer de l'eau à l'antique puits de Jacob, il affirmait que viendrait bientôt le temps où l'on n'adorerait plus Dieu à Jérusalem ou sur le mont Carizim (comme le faisaient les dissidents de Samarie), mais «en esprit et en vérité».
L'Avent en la chapelle de la Sainte-Famille
La réponse du père Bruno Leclerc
Noël arrive parfois bien trop vite…Tumulte des rues décorées et chants de Noël, courses dans les magasins, tout cela semble raccourcir le temps ! Comment prendre le temps de se préparer à vivre pleinement la fête de Noël ?
Noël, c’est accueillir le fils de Dieu dans son humanité, mais, direz-vous, toute la vie chrétienne consiste à accueillir le don de Dieu : le don que Dieu nous fait de sa vie-même, le don de sa présence de Dieu-avec-nous (Emmanuel), le don de son Esprit qui nous fait vivre et espérer au jour le jour.
A Pâques, nous accueillons le don de Dieu qui nous sauve par la mort et la résurrection de son Fils. Chaque dimanche, en communiant à l’eucharistie, nous accueillons le don de Dieu en recevant la nourriture de l’amour pour notre vie quotidienne. Dans chacun des sacrements de l’Eglise, nous accueillons le don de Dieu.
Alors, quelle est la tonalité particulière du mystère de Noël ? La scène de la crèche, le bébé couché sur la paille, les regards émerveillés des braves bergers, les yeux écarquillés des enfants, voilà des «images grand public» qui nous font entrer de plein pied dans la proposition d’une joie simple, accessible à tous, aussi universelle que la joie d’une naissance dans une famille ; et dans le respect partagé par tous de ce qui est fragile.
La société française l’a bien compris : même dans les écoles publiques, on fête Noël. On parle souvent de Noël comme de la fête des enfants.
L’expression est piégée si l’on veut réduire l’événement à des enfantillages, ou si c’est une ruse de la société de consommation pour renforcer la position de l’enfant-roi. Mais l’expression est belle si l’on se réfère à la parole de Jésus : «Vous n’entrerez pas dans le Royaume de Dieu si vous ne devenez pas comme l’un de ces enfants».
Se préparer à Noël, c’est retrouver ce cœur de pauvre, cette humilité des enfants, cette capacité d’entrer dans la joie des choses simples. Se préparer à Noël, c’est inventer des gestes tout simples, à la fois symboliques et efficaces, comme l’invitation d’un voisin isolé, le partage avec plus pauvre que soi…
Se préparer à Noël, c’est avoir l’humilité de faire comme tout le monde, de décorer sa maison, de s’habiller… parce que ce jour là, nous sommes tous à égalité.
C’est tout simplement accepter que la joie soit gratuite.
La grossesse de Marie survient alors qu’elle est fiancée à Joseph. Notre chroniqueur rappelle le contexte de l’époque et l’ampleur du dilemme qui s’est posé à cet homme.
Si la tradition a fait de Marie et de l’enfant les figures centrales de Noël, l’Évangile de Matthieu choisit un autre protagoniste : Joseph. Loin d’être un personnage secondaire, il est le véritable héros de ce récit, l’homme au cœur d’un dilemme, dont la décision engage le plan du salut.
En narrant la naissance miraculeuse de Jésus, Matthieu ne dissimule pas la crise que cela produit dans la société juive du Ier siècle, une culture de l’honneur et de la honte. Les fiançailles (erusin en hébreu) ne sont pas une simple promesse ; elles lient juridiquement Joseph à Marie, qui est déjà son épouse aux yeux de la Loi. Or « avant qu’ils aient habité ensemble, elle fut enceinte ».
La nouvelle de sa grossesse, alors qu’ils n’ont pas encore cohabité, est donc dévastatrice. Pour un « homme juste », la situation est complexe. La justice, dans ce contexte, ne consiste pas à appliquer froidement la Loi, mais à trouver une manière honorable de se comporter.
Puisque l’enfant n’est pas de lui, la droiture lui interdit de s’approprier le bien d’un autre ; la procédure normale serait de répudier Marie, offrant ainsi au véritable père la possibilité de la prendre pour épouse et de reconnaître son enfant.
Pourtant, la justice de Joseph est tempérée par une profonde miséricorde. Il « ne voulait pas la dénoncer publiquement », c’est-à-dire l’exposer à la honte, une sentence sociale terrible qui aurait entaché sa réputation et celle de sa famille à jamais. Sa décision de la « renvoyer en secret » est une tentative de trouver un moyen terme entre exigence de la Loi et compassion.
Mais Dieu intervient. La révélation en songe ne vise pas à expliquer le miracle, mais à guider la conscience du juste. « Ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse, puisque l’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit saint. »
Le message de l’ange réoriente radicalement la situation : le drame n’est pas un scandale social, mais une initiative divine. Dès lors, l’obéissance de Joseph prend une forme héroïque. Il est appelé à devenir un héros silencieux ; de fait, il ne prononce pas une seule parole dans tout l’Évangile ! Son langage est celui de l’action.
Son obéissance se déploie en deux actes fondateurs. Premièrement, il « prit chez lui son épouse », acceptant de couvrir de son honneur ce qui apparaîtrait aux yeux du monde comme une faute, protégeant ainsi Marie et l’enfant. Deuxièmement, il nomme l’enfant « Jésus ».
Cet acte est bien plus qu’une formalité : c’est une déclaration juridique de paternité. En nommant le fils de Marie, Joseph l’adopte légalement et, en tant que « fils de David », le greffe officiellement à la lignée messianique d’Israël. Il est le pont indispensable entre l’origine divine de l’enfant et son inscription dans l’histoire humaine.
Par son obéissance silencieuse, Joseph ne fait pas que se conformer à la volonté divine ; il l’accomplit activement. Il est le modèle de la justice selon Matthieu, une fidélité à Dieu qui ne se conçoit pas sans compassion pour l’autre. C’est grâce au charpentier de Nazareth, ce juste tourmenté puis éclairé, que l’« Emmanuel », Dieu-avec-nous, a pu trouver un foyer, un nom et un père sur la terre.
tous les jeudis, de 10h à 12h00, chapelle de la Sainte Famille
19h30 Veillée de Noël, église Saint Barthélémy de Martiel
19h00 Messe de Noël des familles, collégiale Notre Dame
21h30 Veillée de Noël pour tous, collégiale Notre Dame
10h30 Messe de Noël, collégiale Notre Dame
10h30 Messe de Noël, couvent de Monteils.
18h00 Messe anticipée de la Sainte Famille à Notre-Dame de Pitié à Monteils
10h30 Messe Sainte Marie, Mère de Dieu, collégiale Notre Dame
10h00 Messe église Saint-Pierre & Saint Paul de La Rouquette.
Dernier volet de notre série sur les noms donnés par saint Matthieu à l’enfant de la Vierge : celui-ci n’est pas seulement Jésus, le Dieu qui sauve, ni le Christ, le Messie attendu par Israël, mais aussi Emmanuel, Dieu-avec-nous.
En ce 21 décembre, quatrième dimanche de l’Avent, explorons le troisième et dernier nom que l’évangéliste Matthieu donne à l’enfant de la Vierge dans son récit de la Nativité : Emmanuel, « Dieu-avec-nous ».
« Voici que la Vierge concevra, et elle enfantera un fils ; on lui donnera le nom d’Emmanuel, qui se traduit : “Dieu-avec-nous” » (Matthieu 1, 23). La traduction de l’apôtre est juste. Emmanuel en hébreu signifie bien « Dieu » (El), « avec » (ime), « nous » (anou) : « Im-anou-El ».
L’enfant qui naît à Bethléem est donc un petit d’homme, en tout semblable aux hommes, et aussi Dieu. En s’incarnant, Jésus assume pleinement notre nature humaine et ne cesse pas d’être pleinement Dieu. Aussi ira-t-il jusqu’à s’attribuer le nom de Dieu que Moïse avait entendu au buisson ardent : « Moi, je suis » ( Jean 8, 58).
Le verset de saint Matthieu cité plus haut est en fait l’une des prophéties d’Isaïe, celle que le prophète a adressée à Achaz, roi de Juda, au VIIIe siècle avant notre ère. C’est une manie chez l’évangéliste de citer l’Ancien Testament, soucieux qu’il est de montrer à ses lecteurs juifs que Jésus est l’accomplissement définitif des Écritures.
En l’occurrence, Matthieu ouvre son Évangile en annonçant que la mystérieuse promesse de Dieu d’être Emmanuel est maintenant accomplie. En la personne de Jésus, Dieu est vraiment avec son peuple, avec chacun de nous, aujourd’hui et pour toujours.
« Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde » (Matthieu 28, 20), telle est d’ailleurs la dernière parole du Ressuscité, avec laquelle l’apôtre ferme son récit. La boucle est bouclée.
La vraie joie de Noël jaillit de cet événement qui dépasse tout ce que nous pouvions imaginer. Le Tout-Autre, en venant habiter parmi nous, s’est fait le tout proche. L’Au-delà de Tout a désormais un visage, celui de Jésus. Il a un cœur, un cœur de chair, qui se laisse toucher.
Et c’est précisément pour être avec nous dans nos joies et nos souffrances, dans notre quotidien le plus humble, et jusque dans notre péché, qu’il s’est fait l’un de nous. « Dieu n’est pas une hypothèse lointaine sur l’origine du monde ; ce n’est pas une intelligence mathématique éloignée de nous. Dieu s’intéresse à nous, nous aime, est entré personnellement dans la réalité de notre histoire, il s’est communiqué lui-même jusqu’à s’incarner », explique Benoît XVI. Ô merveille de l’Incarnation ! L’Emmanuel prend soin de nous.
Maurice Barrès aimait beaucoup l’expression qu’il avait retenue de saint Thomas d’Aquin dans son hymne Lauda Sion : « In hymnis et canticis. » Pour l’écrivain, les hymnes et les cantiques chrétiens appris et retenus depuis l’enfance façonnaient la sensibilité profonde. C’était sans doute à l’encontre d’un certain rationalisme issu des Lumières et peut-être en accord avec un certain dédain d’une nature purement raisonnable. Mais on doit surtout se référer à la notion de « cœur intelligent ». N’est-ce pas le roi Salomon, rappelait Alain Finkielkraut, qui suppliait l’éternel de lui accorder ce cœur intelligent ?
Les hymnes et les cantiques sont particulièrement accordés à cette sensibilité : loin de nous abstraire des réalités les plus vitales, ils nous mettent en résonance avec elles, sollicitant les ressources de notre imagination poétique. Ainsi en va-t-il de Noël, de ses cantiques, de l’image de la crèche si redoutée par les tenants d’un laïcisme intégriste.
Mais le paradoxe typiquement chrétien de la Nativité du Christ veut qu’à la sensibilité populaire ne s’oppose pas mais s’accorde la plus exigeante des élaborations doctrinales. Les premiers siècles du christianisme, notamment à l’occasion des conciles (Nicée, Éphèse, Chalcédoine…) ont réfléchi, de façon souvent conflictuelle, à l’Incarnation du Fils de Dieu. Un mystère déconcertant aux yeux des païens, mais aussi susceptible des plus grands efforts d’élucidation des meilleurs esprits, nos Pères de l’Église. Comment envisager que le Fils de Dieu ait fait sienne notre humanité en prenant une âme et un corps d’homme ? L’affirmation est présente dès le prologue de l’Évangile selon saint Jean : « Le Verbe s’est fait chair. » S’agissait-il de l’un de ces mystères dont Pascal disait qu’il était inconcevable à l’homme, mais que sans lui l’homme est lui-même inconcevable ? En effet, c’est tout le christianisme qui est en cause dans la venue du Christ né de la Vierge Marie. Et rien ne sollicite plus l’intelligence chrétienne, l’investigation dogmatique que cette union des deux natures, divine et humaine, dans la personne du Christ.
Récemment le Pape s’est rendu à Nicée, au lieu même où fut proclamé que le Christ est consubstantiel au Père, c’est-à-dire de la substance du Père. C’est l’honneur de ce journal, la France Catholique, en la personne de ce grand penseur qu’était Étienne Gilson, d’avoir protesté contre une mauvaise traduction dans la liturgie.
Non, il n’était pas « de même nature » que le Père mais « de la nature même » du Père. Récemment, l’erreur a été heureusement corrigée. Elle était, hélas, solidaire d’un certain laxisme théologique lors d’une crise dont Gilson et le Père de Lubac pensaient qu’elle conduisait à l’apostasie.
Comment, sans le retour à l’orthodoxie, aurions-nous pu recevoir et comprendre le pèlerinage de Léon XIV à Nicée ?
Villefranche, mercredi 24 décembre 2025
Bonjour à toutes et à tous,
Trois très beaux messages de Noël nous sont adressés par le père évêque, Mgr Luc Meyer, par le vicaire général, le père Daniel Boby et par le père Florent Dixneuf, notre curé doyen. A lire et à méditer en haut de page.
Bientôt Noël ! Un peu de repos bien mérité pour les bénévoles qui vous accueillent au quotidien. Donc la maison paroissiale de votre paroisse Ste-Emilie sera fermée du jeudi 25 décembre 2025 au samedi 3 janvier 2026.
Pour le plus grand plaisir d’un nombreux public, dirigés par Paul-Henri Mériau, les élèves de Saint-Joseph ont chanté dans l’église de Veuzac, vendredi 12 décembre. Le concert a été ponctué par des airs interprétés au carillon. A découvrir ci-dessus.
Dans l’esprit Laudato si’, pour les fêtes de fin d’année ou pour ceux qui ont la vésicule biliaire fragile l’ami Jacques vous propose une mayonnaise allégée. A découvrir en page « recettes-laudato-si ».
Fête de la Nativité : les lieux & dates des célébrations sont indiqués ci-dessus.
Dans la presse chrétienne, à lire en page actus : La crèche à travers les âges ** Le Jésus de l’Histoire, une enquête historique de Jean-Christian Petitfils ** Comment bien me préparer à Noël ? ** Méditation biblique : Joseph, le héros de Noël ** Pourquoi Jésus est-il aussi appelé Emmanuel ? ** Noël et le mystère chrétien.
Sur l'agenda :
28 décembre 2025 : clôture du Jubilé de l’année sainte. Clic pour plus d’infos
Du 28 décembre 2025 au 1er janvier 2026 : rencontres européennes de Taizé, à Paris et en Ile-de-France. Clic pour plus d'infos.
4 janvier 2026 : Epiphanie. Clic pour plus d'infos.
Samedi 17 janvier 2026 à 9h30 : Halte spirituelle au sanctuaire de Ceignac. Infos et inscriptions : sanctuaire.ceignac@rodez-catholique.fr 05 65 71 40 49
Que Dieu nous protège, Bonne et sainte fête Noël
L’équipe éditoriale de la paroisse Ste-Emilie
28 décembre 2025 : clôture du Jubilé de l’année sainte. Clic pour plus d’infos
Du 28 décembre 2025 au 1er janvier 2026 : rencontres européennes de Taizé, à Paris et en Ile-de-France. Clic pour plus d'infos.
4 janvier 2026 : Epiphanie. Clic pour plus d'infos.
Samedi 17 janvier 2026 à 9h30 : Halte spirituelle au sanctuaire de Ceignac * Abri des pèlerins à Ceignac. Infos et inscriptions : sanctuaire.ceignac@rodez-catholique.fr 05 65 71 40 49
Samedi 7 février 2026 à 10h00 : Journée de formation Théophile 4/5 * Maison diocésaine Saint-Pierre à Rodez
Samedi 14 mars 2026 à 10h00 : Journée de formation Théophile 5/5 * Maison diocésaine Saint-Pierre à Rodez